Ce vendredi soir au VIP les artistes féminines sont à l’honneur. Avec pour débuter cette session, la jeune nantaise Miët. J’ai eu l’occasion de la croiser l’année dernière en première partie de Jeanne Added et sa prestation m’avait interpellé. C’est donc avec un plaisir non dissimulé que je la retrouve sur scène.
Elle garde la même recette, une basse, des loops torturés et saturés et une voix tantôt douce tantôt percutante. Un set qui passe trop vite, preuve que l’on ne s’ennuie pas en écoutant les titres : Jacob’s Sleeper, The Earthquake, Angst, Púca, Safe Alley, The Forge, Blame, Stru, pour finir par le poème A Noiseless Patient Spider de Walt Whitman. Elle a aisément capté l’attention du public afin de l’amener dans son univers musical. Si l’occasion de voir Miët se présente, saisissez la.
Pendant que Shannon Wright se prépare pour défendre son onzième album « Division ». On découvre une configuration scénique minimaliste : son piano situé à gauche, sur la droite la batterie de Raphaël Séguinier et en arrière-plan central David Chalmin au clavier et à la guitare. Quelques luminaires ronds disséminés sur la scène pour renforcer le côté intimiste lorsqu’elle est au piano. Pourquoi ce grand vide au milieu ? Il permet à Shannon Wright de s’exprimer lorsqu’elle est au chant et à la guitare, et finalement on s’aperçoit qu’il lui faut de l’espace lorsqu’elle n’est plus au piano mais j’y reviendrai.
C’est une artiste que j’ai remarquée suite à sa collaboration avec Yann Tiersen dont je maîtrise peu le répertoire. Mais je vais avoir la chance d’assister à son live, ce qui reste le meilleur moyen de juger une auteure, compositrice et interprète comme Shannon.
C’est un public impatient et chaleureux qui accueille le trio. Puis lorsque les premières notes de Defy this love retentissent, la foule ne fait plus un bruit, je n’appuie même pas sur le déclencheur de mon appareil photo pour ne pas troubler ce moment si particulier. On continue en douceur avec Soft Noise, Way Ward, Hinterland n’apercevant que brièvement ses lèvres maquillées de rouge. Puisqu’elle est constamment cachée sous sa chevelure rousse et épaisse. Elle quitte alors le piano pour la guitare afin d’interpréter Violent Colors, puis Commoners Saint et là c’est une toute nouvelle ambiance et une autre face de SW que l’on découvre. Beaucoup plus électrique et rageuse, qui occupe tout l’espace disponible lorsqu’elle nous envoie ses riffs acérés, mais toujours pudique dissimulée derrière son écran de crins.
Suivront les titres Who’s sorry Now, Accidental, Lighthouse (Drag Us In), Steadfast and true, The thirst, In the Morning, With closed eyes, Division, Caustic light, Birds, I Started A Joke excellente reprise de la chanson des Bee Gees. Une setlist qui semble ravir les fans très nombreux, si j’en juge à leur enthousiasme lorsqu’elle entame un nouveau titre. Elle jouera le premier rappel seule au piano, puis ses musiciens viendront la rejoindre pour clore ce très bon concert. Ils sortiront tout sourire sous l’ovation du public. Quelle rencontre, quelle claque, une soirée riche en émotions face à la générosité de Shannon Wright, de son univers sombre et envoutant servi sur certains titres par sa furie viscérale.
Merci à Suzy et l’équipe du VIP pour cette soirée mémorable.
Photos du concert :